X. 1957 à 1985

Lorsque le président Paul Magloire fut renversé en 1956, la présidence  fut contestée jusqu’à ce que François Duvalier, un docteur et noiriste qui avait servi sous Dumarsais Estimé, vint au pouvoir avec le support des militaires en 1957. En tant que président, Duvalier institua une milice, les Tontons Macoutes, pour terroriser ses opposants. Sous Duvalier, l’Etat persécutait ses critiques potentiels, comme les syndicats d’ouvriers, les mouvements des femmes et l’Eglise catholique. Duvalier restructura l’Assemblée Nationale d’Haïti pour faire taire les protestations et utilisa les travaux publics pour extorquer de l’argent.  Le président américain John F. Kennedy et le président dominicain Juan Bosch s’opposèrent à Duvalier et intervinrent presque pour le renverser. Mais lorsque Bosch fut renversé par les militaires dominicains et Kennedy assassiné, les tensions se relâchèrent et Duvalier resta au pouvoir. Les États-Unis allèrent jusqu’à envoyer de l’aide pour s’assurer qu’Haïti ne deviendrait pas communiste.

Lorsque François Duvalier mourut d’une complication cardiaque en 1971, son fils, Jean-Claude, devint président. Jean-Claude manifesta peu d’intérêt  dans l’idéologie noiriste de son père. En lieu et place, il promit d’améliorer l’économie, alors même que sa famille et lui détournaient les fonds publics. En 1981, l’industrie touristique haïtienne reçut un coup sévère quand la communauté médicale américaine identifia faussement les Haïtiens comme l’un des quatre groupes les plus responsables de l’épidémie du SIDA. L’année suivante, la communauté internationale demanda à Duvalier de tuer les cochons natifs d’Haïti pour éradiquer la fièvre porcine. Déjà menacés par l’érosion du sol, les paysans se retrouvaient maintenant sans bétail. Plusieurs quittèrent la terre et s’installèrent à Port-au-Prince dont la taille s’agrandit. Avec une économie en pagaille, Duvalier se tourna vers la Banque Mondiale, qui recommanda que la population haïtienne soit mise au travail dans les industries d’assemblage. Coincés entre la répression politique et le désastre économique, plusieurs Haïtiens bravèrent l’océan dans des bateaux de fortune pour tenter d’arriver aux États-Unis. Plusieurs Haïtiens se noyèrent, alors que ceux qui avaient survécu furent déportés en Haïti en dépit des protestations de sympathisants américains. Ceux qui n’étaient pas renvoyés ont dut faire face à l’hostilité quotidienne mais  persévérèrent néanmoins et construisirent de nouvelles communautés dans des lieux comme Miami.