III. 1805 à 1820

Une fois indépendante, Haïti fut gouverné par l’Empereur Jean-Jacques Dessalines et l’armée révolutionnaire, qui  resta intacte parce que la France refusait de concéder l’indépendance d’Haïti et menaçait d’attaquer à tout moment. Les autres nations ne voulurent pas aider Haïti parce qu’elles s’inquiétaient que l’exemple d’Haïti allait inspirer d’autres peuples opprimés à chercher la liberté, comme ce fut le cas à Cuba, au Brésil et en Colombie. Néanmoins, Haïti donna refuge, un passage sécurisé et des armements aux révolutionnaires, comme Francisco de Miranda et éventuellement en 1815, Simon Bolívar. Aux Etats-Unis, quelques abolitionnistes acclamèrent l’indépendance d’Haïtiet des vendeurs voulaient faire du commerce avec la nouvelle nation. Mais les propriétaires d’esclaves furent effrayés par des rapports de la persécution des habitants français d’Haïti et la possibilité que le rejet violent de l’esclavage  puisse s’étendre ailleurs. Ainsi, les Etats-Unis refusèrent de reconnaîtrel’indépendance d’Haïti, malgré le fait que Napoléon Bonaparte n’aurait probablement jamais approuvé la vente de la Louisianeen 1803 si la Révolution Haïtienne n’avait pas dérangé ses ambitions impérialistes aux Amériques. Déterminé à prévenir toute tentative des Européens de reprendre Haïti, Dessalines envahit la partie est d’Hispaniola en 1805, mais fut incapable d’en chasser les Français et les Espagnols. Quatre ans plus tard, cependant, la France redonna ce territoire à l’Espagne, quand les habitants espagnols de la colonie devinrent inquiets sous la gouvernance française et Napoléon dut se concentrer sur les guerres en Europe.

Quand Dessalines fut assassiné en 1806, Haïti se scinda en deux nations distinctes, le nord gouverné par Henry Christophe et le sud dirigé par Alexandre Pétion. Alors qu’aucun d’eux ne fut capable de conquérir l’autre, les deux appuyèrent des insurrections dans le territoire de l’autre. Embarrassés par la guerre civile, les deux durent  réparer leurs économies assiégées. Alors que Pétion divisa des plantations entre ses supporteurs, Christophe les garda intactes et força tout le monde à retourner au travail. Il déploya son « corps royal de Dahomey », soi-disant transporté d’Afrique pour surveiller sa population et punir les truands. Et Christophe et Pétion firent la promotion de l’éducation. Tandis que Christophe invita des abolitionnistes britanniques pour aider à ouvrir des écoles dans le nord, Pétion créa un lycée à Port-au-Prince et un pensionnat pour éduquer les jeunes filles. En 1818, cependant, Pétion mourut de fièvre jaune. Son successeur, Jean-Pierre Boyer, réunifia Haïti deux ans plus tard quand Christophe souffrit une attaque et se suicida.