Ostionoïdes par  Basil A. Reid

Reid est conférencier en Archéologie de   University  of West Indies  à Mona, Jamaïque. Il est l’auteur de  Myth and realities of the Caribbean History / Mythes et Réalité de l’histoire caribéenne (2009).    

Certains ouvrages font référence aux  Arawaks et aux Caraïbes  comme les deux plus grands groupes [ethniques] qui ont  colonisé la Caraïbe. Toutefois, la  recherche archéologique  a noté la présence de nombreux groupes culturels dans la région  avant même 1492, notamment  lesCasimiroïdes, les Ortoioroïdes, les Saladoïdes, les Barrancoïdes, les Troumassan Troumassoïdes, les Suazan Troumassoïdes,  et  les  Ostionoïdes. Les  archéologues caribéens  ont  désigné  ces  groupes  variés  sous les noms des sites où des  objets artisanaux  associés avec ces groupes ont  été  identifiés pour la première fois.

Identifiés  d’après les  sites  d’Ostions  à Puerto Rico, les  Ostionoïdes se sont  développés  dans  la partie nord de la Caraïbe de 600 A. D.  à 1200 A. D. et  ont  évolué vers les Taínos  que  Colomb  a  rencontrés au nord de la Caraïbe en 1492. Les origines des  Ostionoïdes font encore l’objet  de débats. Il est assumé que tous les Ostionoïdes venaient des Saladoïdes   de Puerto Rico avec de possibles influences de communautés archaïques de l’est  d’Hispaniola. Toutefois, de  nouvelles évidences indiquent que les Ostionoïdes, en premier  lieu, venaient des peuples Casimiroïdes archaïques  qui  avaient  migré  d’Amérique centrale vers Cuba  et Hispaniola.

La tradition   ostionoïde elle – même est  un phénomène  uniquement caribéen avec aucune des  caractéristiques principales des Saladoïdes. Ils étaient des fermiers, des potiers, des villageois avec des  sociétés  complexes. Toutefois, des styles de poteries variés au sein même de la tradition ostionoïde  ont été  identifiés, menant à la création de  sous séries  venant d’autres petits groupes dénommés  Ostioniens, Eleniens, Meillacans, Chican ou encore Palmettos.   

La poterie ostonienne est caractérisée par  une simple œuvre barbouillée de  noir,  modelée  de façon très élémentaire avec un trait  rouge orangé appliqué sur  toute la vaisselle en céramique typique, fine et dure.  Elle   est  largement  désignée comme  de  la marchandise rouge.

Les  Meillacans  succèdent  aux Ostioniens  dans la vallée du Cibao au nord d’ Hispaniola. Autour des années  800 A. D., les Meillacans émigrèrent  vers la Jamaïque et Cuba, suivant les traces de leurs prédécesseurs les Ostioniens. Les Meillacans fabriquèrent des poteries  sans  peinture, souvent décorées avec des incisions rectilignes, des  motifs de paille croisés, des sillons d’argile,  et de  petites réalisations  géométriques et  zoomorphiques.