L’Indépendance d’Haïti par Julia Gaffield

Gaffield  est   professeur assistant d’Histoire  à  Georgia State University.  Sa   thèse portait  sur  la  Révolution haïtienne  dans  le monde atlantique. Gaffield a redécouvert  la première copie connue de la Déclaration  d’Indépendance d’ Haïti dans les archives britanniques. Le document est disponible ci – dessous. 

Aujourd’hui au Champ de Mars, il y a une statue de Dessalines. Entouré   des drapeaux nationaux,  il est honoré  comme le Père de  l’indépendance nationale. Esclave  avant la révolution, Dessalines gravit l’autorité militaire en 1793 et, bientôt, réussit à atteindre le statut de Général servant  sous Toussaint Louverture. Suite à la déportation de Toussaint Louverture en France, Dessalines émergea  comme l’un des leaders principaux  des forces rebelles  à Saint Domingue. Il  s’évertua à négocier une alliance entre les forces  diverses et  opposées en vue de  mettre en échec l’armée  française envoyée par Napoléon en 1802.  Le 1er  janvier 1804, Dessalines publia  la seconde   Déclaration  d’ Indépendance du monde et annonça l’Indépendance d’Haïti.   

Le texte écrit à la main ci – dessous, titré « Acte de l’Indépendance » déclara la fin du colonialisme français et reprit le nom  utilisé  pour l’île par les  populations indigènes avant l’arrivée des Européens.  Cette  reconfiguration géo- politique ferme les  treize années de la « Révolution haïtienne » et le texte représente la  seconde Déclaration d’Indépendance ou Acte d’Indépendance. Le document comprend trois proclamations :  d’ abord, un préambule, signé par Jean-Jacques Dessalines,  le « Général en chef »,  ensuite, une  Déclaration au Peuple  d’ Haïti  signée par Dessalines et d’autres leaders militaires incluant Christophe, Pétion, Clervaux, Geffrard  et  Vernet;  et troisièmement la nomination de Dessalines come Gouverneur Général à vie signée  par les généraux en chef de l’armée. Le document appelle les  nouveaux citoyens  à jurer une haine éternelle à la France et  à combattre jusqu’à la mort pour la liberté personnelle et nationale. «  Liberté ou la Mort ». Les  documents originaux que Dessalines et ses  généraux ont lus le 1er janvier 1804 sont perdus maintenant.  Des transcriptions de texte, comme celle  – ci, existent dans les archives du monde atlantique incluant Haïti, Jamaïque, Angleterre, France et Espagne.  

Le document ci – dessus est la  seule  copie existante de la Déclaration de l’Indépendance qui a été  émise par le Gouvernement  d’Haïti.  La  dernière  page du document est  estampillée
 

« Au Port-au-Prince, De l’Imprimerie du Gouvernement ». Le document a été  imprimé au cours de  la troisième semaine de janvier 1804 et Edward Corbet, l’Attaché d’ Affaires britanniques à  Santo Domingo, ramena le  document  à la Jamaïque où il fut présenté au Lieutenant-Gouverneur, George Robert Hobart, le 20 mars 1804. Le  document est catalogué  au  British National Archives avec les  documents jamaïcains.  Il consiste en un  pamphlet de  huit pages  qui comporte les trois proclamations de « l’Acte de l’Indépendance ».  La forme du document, un pamphlet,  suggère que le document a été  constitué pour une audience internationale.  Il pourrait être facilement posté  à travers  le monde atlantique. Le texte a été réimprimé dans des journaux aux Etats-Unis et en Europe. Ce document particulier a circulé au  sein  de l’Empire britannique  grâce au Lieutenant-Gouverneur de la Jamaïque et parce que  le Gouverneur général  à vie Dessalines avait tenté de  négocier  un accord commercial  dans les premiers mois de l’indépendance.

Ce même jour que Dessalines avait proclamé l’indépendance, il fut nommé Gouverneur général  à vie.  Un an plus tard,  ce titre fut remplacé par celui  d’ « Empereur »   Le 20 mai 1805, Dessalines publia  la première constitution du pays. Elle réaffirme la séparation de l’île de la France et l’abolition de l’esclavage. Par conséquent, il déclara que tous les citoyens haïtiens  seront considérés  comme des « noirs » et par  là même, il élimine toute hiérarchie raciale dans  le pays. La carrière  politique de Dessalines prit fin brusquement quand les membres  d’un  mouvement d’opposition l’assassinèrent le  17 octobre 1806.