La Politique de Doublure par le comité éditorial de l’Ile Lumineuse
Bien que les Hérard n’aient pas mis en vigueur les dispositions de la Constitution de 1843, la simple proposition de telles réformes leur aliéna la vieille élite qui avait soutenu Boyer. Conduit par Beaubrun Ardouin, les boyéristes attaquèrent les Hérard et les forcèrent à l’exil.
Toutefois, les anciens supporteurs de Rivière-Hérard dans le sud, les Pralinistes, avaient déjà remué les sentiments populistes et démocratiques qui empêchèrent Ardouin ou un autre mulâtre de l’élite de saisir les rênes du pouvoir comme Boyer avant eux. Au lieu de cela, Ardouin sélectionna Philippe Guerrier, un héros noir et populaire de la bataille de Vertières pour diriger à leur place.
Le gouvernement des élites par les autres devrait être connu sous l’appellation de politique de doublure. Bien que Guerrier fût président, ce furent les boyéristes qui dirigeaient. Au cours de sa présidence, les faiseurs de rois remplirent les hautes fonctions. Guerrier nomma Ardouin Ministre de la Justice.
Avec presque quatre- vingt- dix années d’âge, le Président Guerrier passa moins d’une année au pouvoir. Les hommes qui l’avaient élevé au pouvoir avaient mis en place un Conseil et choisi un successeur, Louis Pierrot. Comme beau-frère de Christophe, Pierrot était populaire dans le nord, mais pas dans le sud. Le Conseil reprit la politique de doublure et tint à l’œil les Pralinistes qui, éventuellement, se rebellèrent. Mais, ils furent réprimés.
Quand ses opposants de l’intérieur furent neutralisés, Pierrot tourna son attention vers la République Dominicaine. Il croyait que l’indépendance des Dominicains pourrait attirer l’impérialisme à Hispaniola. Les Dominicains, encore une fois, étaient déterminés à affronter encore une invasion haïtienne. Ils prirent les armes et rencontrèrent les envahisseurs haïtiens dans des batailles sur la zone de la frontière.
En 1846, les soldats de l’armée furent mécontents. Ils rejetèrent les ordres et continuèrent l’attaque. En lieu et place, ils supportèrent le Général Jean Baptiste Riché qui marchait sur Port – au – Prince et renversa Pierrot. Riché, toutefois, ne voulait pas dissoudre le Conseil. Plutôt que de se faire des ennemis parmi les hommes qui avaient renforcé ses prédécesseurs, il transforma le Conseil en Sénat et assuma la présidence avec son support.