Le Schisme libéral et le retour de Salomon  par le comité éditorial de l’Ile Lumineuse

Immédiatement  après la mort de  Septimus Rameau, les  leaders de la révolution comme Pierre-Théomas Boisrond-Canal et Florvil Hyppolite arrivèrent à Port – au – Prince. Canal fut nommé  président provisoire sans aucune considération  à l’égard des autres candidats potentiels, comme le vieux supporteur de Salnave Nord Alexis, ou encore le petit- fils de Boyer, Boyer Bazelais, ou Lysius Salomon qui avait servi sous Soulouque, mais fut tenu en exil depuis 1859. Tous ces hommes avaient des aspirations politiques. Et, dès que Boisrond Canal devint président, ils  firent connaître leurs ambitions. D’abord, Nord Alexis annonça que le Nord ferait sécession. Le nouveau président mobilisa une armée pour l’arrêter, mais Alexis s’était échappé au moment où il [Canal] arriva. 
 
Plus  tard, durant la même année, des foules à  Port-au-Prince applaudirent au retour de Salomon. Boisrond-Canal rencontra Salomon et lui demanda de retourner en exil. Salomon donna son accord. Et, il attendrait patiemment le moment opportun pour accéder au  pouvoir.

Boisrond-Canal était un mulâtre qui proclama qu’il était un libéral et non pas un nationaliste. Cependant, les libéraux ne le crurent pas, même quand il avait chassé les nationalistes Nord Alexis et Lysius Salomon. Conduits par Boyer-Bazelais, les libéraux au Sénat dénoncèrent Boisrond Canal comme un faux libéral. Alors, par un tour ironique, Boisrond-Canal n’eut d’autre choix  que  de se tourner vers les partisans de Salomon  pour aider celui-ci à diriger le pays.   

Convaincu maintenant que  Boisrond-Canal   voulait livrer la nation à Salomon, Boyer Bazelais et ses supporteurs, Edmond Paul  et  Hannibal Price mobilisèrent une petite armée pour le renverser. Les partisans de Salomon se portèrent du côté de Boisrond Canal pour le protéger. Mais quand la guerre éclata et Boisrond-Canal  et  Boyer-Bazelais  s’échappèrent à la fois  pour l’exil,   les  hommes de Salomon écrasèrent les  libéraux. Et en 1879, son lieutenant Richelieu Duperval marcha  sur Port – au -Prince  et mit fin à la guerre. Duperval envoya alors  un message  au  vrai président d’Haiti pour retourner au pays. Mais, la personne qu’il appela ne fut pas Boisrond Canal, mais bien Salomon.