La Semaine sanglante  par le comité éditorial de l’Ile Lumineuse

L’insurrection continua  en septembre, quand les rebelles à Miragoâne blessèrent le Ministre de la Guerre de Salomon, Henri Piquant. A la nouvelle de la mort de Piquant, Salomon rendit la pareille plusieurs fois de plus. A Port – au – Prince,  il permit à ses partisans de prendre les armes et de persécuter les sympathisants des rebelles. Les élites commerçantes qui étaient des supporteurs ouverts de Bazelais furent alors attaquées. Les partisans de Salomon détruisirent et  pillèrent la Grand Rue. Ils chassèrent tous les gens qui paraissaient être des partisans de Boyer Bazelais, spécialement  les mulâtres, et  tuèrent  plus de trois mille personnes.   

« La semaine sanglante », comme elle fut appelée, a affaibli le commerce et miné les efforts de  Salomon pour améliorer le pays. Elle a décimé  les maisons de commerce haïtiennes et pavé la voie  aux Syriens et  aux Allemands qui auraient à se partager le commerce haïtien. De plus, la violence avait exacerbé les divisions entre les noirs et les mulâtres. Plusieurs années plus tard, un jeune François Duvalier dirait que Bazelais et les mulâtres avaient provoqué la dictature  progressive noire de Salomon. 



Plus tard  au cours de cette année, Bazelais mourut dans la bataille  à Miragoâne. Les libéraux se rendirent et Salomon les chassa au nord de Petit-Goâve. Ses navires bombardèrent Jérémie et Jacmel qui capitulèrent bientôt. En janvier, l’insurrection libérale fut vaincue. L’optimisme spirituel qui avait prévalu  quand Salomon  arriva au pouvoir, toutefois, était mort.