La Guerre dAlexis  par Gérard Jolibois

Un extrait de L’Exécution des Frères Coicou (1986) de Jolibois. Jolibois était historien et journaliste. Ci-dessous il explique comment lorsque Firmin essaya de retourner en Haïti en 1808, Alexis déploya sa milice, les  "zinglings," pour attaquer les supporteurs de  Firmin. Compatissant envers  Firmin, Jolibois rappelle comment  Alexis exécuta les trois frères  Coicou, qui étaient des firministes loyaux.

Le mercredi 15 janvier [1908], le « télédiol » [la rumeur publique] rapporta que le Nord-ouest et l’Artibonite s’étaient rebellés contre le gouvernement et que [Anténor] Firmin et le général Jean-Jumeau, ancien délégué jouissant d’une certaine popularité dans l’Artibonite, avaient débarqué aux Gonaïves.


 
La réponse du gouvernement fut rapide et brutale… Aux Gonaïves comme à Saint Marc [au sud], les révolutionnaires, même Firmin, durent trouver refuge dans les consulats étrangers. Le général Jean-Jumeau fut capturé à Dessalines, [une petite ville de l’Artibonite], où il fut exécuté dans l’heure.

Le dimanche 15 et le lundi 16 [janvier] 1808, la nouvelle fit le tour de la capitale, terrorisant les familles et jetant dans l'angoisse les partisans ou admirateurs de Anténor Firmin.

La nuit du samedi 14 au dimanche 15 mars, [les partisans de Firmin,] les trois frères Coicou [Horace, Massillon et Pierre-Louis] furent exécutés devant les murs du cimetière extérieur de Port-au-Prince. Une douzaine d’autres victimes connurent le même sort.

Tandis que la milice, les « zinglings », parcourait les rues pour procéder à des arrestations, près de mille personnes, essentiellement des membres de l’élite et des intellectuels, trouvèrent asile dans les ambassades et les consulats de la capitale.