La National City Bank en Haïti par Michael L. Krenn
Krenn est professeur d’Histoire à Appalachian State University. Il a écrit de nombreux livres tels que U.S. Policy Toward Economic Nationalism in Latin America, 1917-1929 / La Politique des USA vers le nationalisme mericaa Americaamericaatin Americainvest (1990) et The Color of Empire: Race and American Foreign Relations/ La Couleur de l’Empire : race et relations étrangères américaines (2006).
La National City Bank de New York se trouva impliquée pour la première fois en Haïti en 1911 quand, cédant aux pressions du gouvernement américain, la banque et plusieurs autres institutions financières américaines furent amenées à acheter cinquante pourcent des intérêts de la Banque Nationale d’Haïti. La présence de la National City Bank en Haïti se développa rapidement : l’un de ses dirigeants, Roger Farnham, une fois nommé vice – président de la banque fut nommé aussi président de la Compagnie des Chemins de Fer d’Haïti. En 1914, Farnham fut en contact presque constant avec le Président Woodrow Wilson and le Secrétaire d’Etat William Jennings Bryan, mettant constamment l’accent sur l’instabilité du gouvernement d’Haïti et les supposées menaces posées aux investissements américains par les intérêts français et allemands.
Suite à l’intervention américaine de 1915, la National City Bank arriva à consolider son emprise sur Haïti, d’abord en expulsant hors de la Banque [Nationale] les autres banques américaines et en achetant les intérêts français restants en 1919. Dans un court laps de temps, la Banque Nationale d’Haïti devint une simple branche du géant financier de New York et Haïti fut forcé de payer à la National City Bank pour qu’elle serve comme trésorier pour les services de la nation. A peu près $3, 000,000 furent transférés de la Banque [Nationale] au Quartier Général de la National City Bank à New York avec des intérêts minimaux payés à Haïti. Entre 1922 et 1925, National City Bank avait consenti trois emprunts à Haïti totalisant environ 23,000,000 à partir desquels la Banque a réalisé un profit d’au moins un million de dollars.
La plus grande opération réalisée par la Banque eut lieu en 1922 quand le gouvernement d’Haïti, pressé par le gouvernement des Etats-Unis, accepta finalement de reprendre les bonds de la vieille National Railway. Soixante pourcent de ces bonds appartenaient à la National City Bank. Le profit réalisé par cette opération particulière fut de près de $3, 000,000. Dans une édition de La Nation, l’auteur et activiste afro – américain James Weldon Johnson décria ce qu’il appela « l’engouffrement d’Haïti par la National City Bank » et beaucoup de noirs américains partagèrent ce dégoût des actions des Etats- Unis en Haïti. En 1935, juste une année après que les Etats- Unis aient mis officiellement fin à l’occupation militaire d’Haïti, la National City Bank a vendu la Banque [Nationale] au gouvernement haïtien. Les Etats-Unis continueraient toutefois leur contrôle financier sur Haïti comme receveur jusqu’en 1947.