Une nouvelle Direction par Joseph Medill McCormick (1877-1925)

Un extrait du rapport de McCormick au Congrès des États-Unis sur l’occupation d’Haïti.  McCormick était un sénateur de l’Illinois qui avait été chargé d’évaluer l’occupation lorsque les Marines eurent à réprimer la révolution conduite par Péralte. McCormick voulait r altérer radicalement la politique américaine en Haïti. Il voulait s’appuyer moins sur la violence et la répression et, au contraire, améliorer l’éducation.

Il est impossible de déterminer les chiffres exacts du nombre d’Haïtiens tués dans ces 18 mois de guérilla. Une appropriation raisonnable se situe dans les 1,500. Le chiffre inclut plusieurs rapports basés sur des devinettes faites au cours des combats et non sur un vrai décompte. Les victimes, quelles qu’elles soient, incluaient des civils. Les bandits étaient retrouvés dans des habitations où ils étaient entourés de leurs femmes et enfants, ou dans des villages où ils campaient et étaient tolérés par les habitants par peur ou par amitié. Lorsqu’on les rencontrait, ils devaient être immédiatement attaqués. Ces conditions expliquent largement la mort des témoins. De telles victimes sont à déplorer.

Elles constituaient des conséquences malheureuses d’opérations irrégulières. Votre comité est convaincu que la suppression des bandits par les patrouilles était la seule méthode qui aurait pu être efficace.

Néanmoins votre comité suggère que le peuple américain ne considérera pas que son devoir décrit par le traité [de 1915] soit accompli si, en plus de ce qui a été réalisé, la justice, les écoles, et l’instruction agricole n’arrivent pas jusqu’aux masses haïtiennes. Le traité lui-même ne prévoit pas d’accomplir ces choses, nécessaires pour le progrès en Haïti. On devrait nommer un conseiller légal auprès du Haut Commissaire. Ce serait un acte de grande portée politique et de courtoisie de la part de notre Gouvernement, s’il devait envoyer en Haïti une commission comprenant un conseiller commercial, un expert en agriculture tropicale et un éducateur de l’expérience et de la réputation du Dr. Moton de Tuskegee (l’Institut).
Votre comité suggère qu’une telle augmentation dans la richesse, le commerce et les salaires est nécessaire pour le progrès social et politique des Haïtiens. Il devrait y avoir une enquête sur les besoins et les opportunités pour l’instruction et le développement industriels et spécialement agricoles dans un pays qui dépend de l’agriculture comme seule source de richesse.

Lorsque la richesse et les revenus augmentent, les écoles, les  pistes et les autoroutes peuvent s’accroître et si elles s’accroissent les revenus augmenteront davantage et permettront ainsi le développement approfondi des services publics. Parallèlement, le pouvoir d’achat et le bien-être des gens augmenteront comme, sous l’encadrement ou le contrôle américain, ils ont merveilleusement augmenté à Cuba et à Porto-Rico [sous l’occupation américaine] au cours de la dernière génération. C’est pour cette raison que votre comité accorde de l’importance à l’envoi d’une commission, comme suggéré.