Les Travaux publics par le comité éditorial de l’Ile lumineuse

Une critique qui revient souvent de l’occupation américaine est que son amélioration des infrastructures haïtiennes n’était pas permanente. L’historien Hans Schmidt écrivit que « les projets de travaux publics comme la construction de ponts, d’écoles et de systèmes de communication, sont depuis longtemps tombés en décrépitude. » Et Robert et Nancy Heinl ont déclaré que « ce que l’occupation a fait et a essayé de réaliser ou de construire… ne fut que construit sur du sable. » Alors que nous condamnons la corvée et les autres mesures coercitives prises par les États-Unis pour améliorer les infrastructures en Haïti, nous ne devons pas ignorer ce que les Haïtiens ont tenté de faire pour maintenir et même étendre les travaux publics après l’occupation.

Au cours de son premier mandat à la présidence, Sténio Vincent ordonna plus de 50 projets de construction et de réparation de routes. L’Etat répara la route entre Port-au-Prince et Mirebalais, qui fut construite avec le système de corvée sous l’occupation américaine d’Haïti. Il restaura aussi les routes qui reliaient Fond Verrettes et Saltrou, et Trouin, Bainet et Jacmel.

L’Etat restaura et construisit 18 ponts. Le plus important était le Pont Sténio Vincent qui traversait la rivière Guayamouc à Hinche, et qui permit un accès plus facile au plateau central. Le Pont Vincent était le premier pont suspendu d’Haïti. C’était la fierté de la nouvelle route reliant Port-au-Prince au Cap Haïtien. En 1932, de lourdes averses abimèrent plusieurs ponts. Les structures en bois comme le Pont Bethel sur la route de l’Arcahaie et le pont de la rivière Islet sur la route reliant Port-au-Prince au Cap Haïtien furent sévèrement endommagées.  Mais elles furent reconstruites rapidement et cette fois avec de l’acier. Le Pont Dessalines sur la rivière de l’Artibonite et le Pont Pétion au-dessus de la Rivière Fer-à-Cheval furent aussi rénovés avec de l’acier.

Lorsque les États-Unis partirent en 1934, ils remirent Radio Saint-Marc-Port-au-Prince au gouvernement haïtien. L’administration de Vincent continua à émettre les nouvelles internationales aux auditeurs haïtiens. Entretemps, l’Etat ouvrit un centre téléphonique à Port-au-Prince.

L’Etat entreprit aussi des travaux d’irrigation et d’assainissement dans tout le pays. Il construisit trois réservoirs d’eau. Il fouilla de nouveaux canaux d’irrigation à Arcahaie, à Léogane, à Ganthier, à Croix-des-Bouquets et dans l’Artibonite. Et des canalisations furent installées dans plusieurs zones urbaines.