VIH/SIDA: Santé et Discrimination  par Donaldson Conserve

Conserve est titulaire d’une bourse de recherche postdoctorale à l’Université de la Caroline du Nord à Chapel Hill.  Sa thèse est intitulée  Mwen di li m fè SIDA: An Exploration of the HIV Serostatus Disclosure Experiment of Haitians Living with HIV in Haiti and the United States Mwen di li m fè SIDA: Une Exploration de l’Expérience de divulgation sérologique VIH des Haïtians vivant avec VIH en Haïti et aux  Etats-Unis (2013).

Parmi les facteurs structurels ayant affecté les Haïtiens vivant aux États-Unis, les stigmatisations associées à la santé, particulièrement la stigmatisation et la discrimination relatives au VIH/SIDA ont été les plus flagrantes suite au label du Centre de prévention et de contrôle des maladies (CDC) sur les Haïtiens comme un groupe à risque VIH/SIDA à l’avènement de l’épidémie. McCormick (1993) déclare que le Centre de prévention et de contrôle des maladies identifia les Haïtiens comme un groupe à risque de contracter et de transmettre le VIH en 1982 non pas à cause d’un comportement spécifique qu’ils auraient adopté comme pour les autres groupes, mais à cause de leur origine nationale. Les liens erronés entre les Haïtiens et le VIH/SIDA ont conduit les institutions américaines à discriminer contre les Haïtiens. Par exemple, l’organe de certification et de réglementation des aliments et des médicaments (FDA) exclut les Haïtiens de la liste des donneurs de sang suite au label assigné aux Haïtiens comme un groupe à haut risque pour le VIH.

Quoique la communauté haïtiano-américaine ait protesté contre cette interdiction en organisant une marche de 50,000 Haïtiens qui traversèrent le Brooklyn Bridge le 20 avril 1990, et éventuellement réussirent à faire enlever les Haïtiens de la liste des groupes à haut risque par le CDC et le FDA, les Haïtiens, indépendamment de leur statut sérologique, continuèrent de faire face à la stigmatisation associée à la santé aux États-Unis. Les effets négatifs de la stigmatisation associée à la santé ont été reportés comme : perte de statut, discrimination, internalisation et échec  à obtenir des avantages socioéconomiques et des opportunités en soins médicaux. (Deacon, 2006). Ces effets sont similaires aux résultats d’une étude réalisée à Chicago qui utilisa la théorie de la stigmatisation de Goffman pour explorer les perceptions de la stigmatisation des femmes haïtiano-américaines  qui résulta de la décision du Centre de prévention et de contrôle des maladies de lister les Haïtiens comme un groupe à risque à l’avènement de l’épidémie de VIH (Santana & Dancy, 2000). Plus récemment en 2010, un DJ basé à NY annonça que la raison pour laquelle il était séronégatif était parce qu’il n’a pas de rapports sexuels avec des femmes haïtiennes. La communauté haïtienne se rassembla à New York une fois de plus pour protester contre ce DJ et la station de radio et réclama que   celle-ci utilise cette opportunité pour éduquer correctement la communauté au sujet du VIH et du Sida.

L’impact discriminatoire du label des Haïtiens comme un groupe à haut risque pour le VIH/SIDA persistera à moins que plus d’efforts soient faits au niveau national pour dissocier les Haïtiens du VIH.