VII. 1896 à 1914

Quand Florvil Hyppolite mourut d’une crise en 1896, son Ministre de la Guerre, Simon Sam, devint président.  Lorsque le terme de Sam prit fin, son allié, Cincinnatus Leconte, fut sur le point de prendre le pouvoir, du  moins jusqu’à ce que l’intellectuel le plus important d’Haïti, Anténor Firmin, ainsi que son soldat le plus expérimenté, Nord Alexis, s’unissent pour briguer le pouvoir. Cependant, ils finirent par se tourner l’un contre l’autre. Quand Alexis gagna la guerre, Firmin partit en exil. Sous Alexis, Haïti célébra 100 ans d’indépendance, mais la chute du prix  du café affaiblit l’économie. Alexis ne parvint pas à convaincre les contrôleurs  européens à la Banque Nationale de prêter de l’argent pour développer d’autres industries. Alors que l’économie s’empirait au cours des prochaines décennies, de nombreux Haïtiens partirent travailler à Cuba, où la culture haïtienne a depuis pris racine. Entretemps, en Haïti, les chrétiens libanais – déjà peu appréciés parce qu’ils vendaient des importations américaines – devinrent des boucs émissaires. Alexis, lui, dirigea sa colère contre Firmin, qui revint en 1908, mais fut vaincu encore une fois. Alexis garda le pouvoir jusqu’à plus tard dans l’année quand il fut renversé par Antoine Simon, le commandant militaire du sud.

En tant que président, Simon se tourna vers l’étranger pour obtenir les fonds nécessaires pour améliorer l’économie. La Banque d’Haïti rouvrît avec du capital américain et européen, alors que Simon accorda des concessions aux Américains et aux Allemands pour bâtir des chemins de fer et ouvrir des entreprises. La colère nationaliste augmenta de pair avec le nombre de concessions, cependant. Appuyé par les leaders provinciaux, Cincinnatus Leconte renversa Simon en 1911. En tant que président, Leconte nomma des hommes d’état pour améliorer les écoles et installer des télégraphes. Des voitures furent importées aussi. Leconte vanta la technologie. Il voyait le Vaudou comme étant primitif, et laissa l’Eglise catholique condamner ses pratiquants. Un an plus tard, Leconte fut tué par une explosion accidentelle au palais. Ses successeurs rebâtirent le palais et reprirent le travail pour améliorer l’éducation, autour de laquelle il y eut de grands débats. En 1914, cependant, des leaders provinciaux rivaux se battirent pour la présidence. Quand la France et l’Allemagne envoyèrent des navires de guerre en Haïti pour protéger leurs investissements, le président des Etats-Unis, Woodrow Wilson s’inquiéta que l’Europe enfreindrait la sécurité américaine dans les eaux près du Canal de Panamá.